Retour de la réunion publique de Chênedouit du 11 Octobre

Retour de la réunion publique de Chênedouit du 11 Octobre

Pour préparer cette réunion publique, beaucoup de porte-à-porte a été réalisé dans le bourg. Plusieurs personnes ont mentionné avoir entendu parler de l’initiative par le bouche-à-oreille, signe que l’information circule. Une trentaine de personnes étaient présentes ce matin-là, dont prés d’une vingtaine du bourg de Chênedouit. Beaucoup de nouveaux visages, beaucoup de sujets concrets abordés. Comme d’habitude, après une présentation de l’initiative et des échanges ouverts, les participants se sont répartis en plusieurs petits groupes pour échanger sur différentes thématiques. Voici ce qui est ressorti de ces discussions.

Groupe 1 : Sentiment d’abandon du bourg de Chênedouit

Des problèmes concrets d’entretien et de sécurité Les habitants ont souligné des problèmes très concrets dans le bourg : vitesse excessive sur la route de Briouze et la route du Chesnaie, signalisation mal placée.

Des défauts d’entretien des fossés ont été relevés, et plus globalement une mauvaise gestion de l’eau pluviale. Une fuite d’eau a par exemple été signalée, mais elle persiste malgré les alertes. Ces défauts d’entretien sont perçus comme un éloignement des responsabilités. Avant la fusion, les problèmes étaient gérés plus rapidement car les personnes responsables étaient proches du terrain.

L’entretien des chemins a été décrit comme insuffisant. Cela s’explique notamment par le fait que les agents communaux responsables de l’entretien viennent de Putanges-Pont-Écrepin et connaissent mal le terrain local.

Un sentiment d’abandon et d’injustice

De la même manière, le centre du village est décrit comme peu esthétique et peu entretenu. Il y a un sentiment d’abandon, l’impression qu’il n’y a plus de soin apporté au bourg de Chênedouit à cause de la centralisation autour de Putanges-Pont-Écrepin.

La vente du foncier communal génère aussi un sentiment d’injustice : Les biens communaux, richesses des communes historiques sont vendus au profit de Putanges-Pont-Écrepin : le café de la Forêt-Auvray, le presbytère de Saint-Aubert… Pourquoi vendre ce patrimoine plutôt que de le louer ? D’autant que la commune semble avoir une bonne santé financière.

Quelles pistes ont été évoquées

Associer les habitants aux décisions

Il a été proposé que les habitants des communes puissent être associés aux décisions concernant l’avenir du foncier de leur commune historique. Si une vente est décidée, elle devrait pouvoir bénéficier à la commune concernée.

Valoriser les atouts touristiques

Sur le soin apporté au bourg, les chemins de randonnée ont été identifiés comme un atout touristique majeur. Ils pourraient être mieux entretenus et mis en valeur. L’idée de rouvrir des chemins entre les communes a été évoquée, afin de proposer des boucles intercommunales pour améliorer la découverte des bourgs et l’expérience touristique. Chênedouit possède aussi un lavoir peu connu qui pourrait être mieux entretenu, mis en valeur et sécurisé. L’aménagement d’aires de pique-nique et de rencontre entre randonneurs a également été évoqué.

Mieux connecter les cantonniers au terrain

Pour améliorer l’entretien de la commune, une idée a émergé : des délégués cantonniers par commune qui remonteraient les problèmes à la mairie et pourraient être force de proposition (mise en valeur, fleurissement…).

Faciliter l’expression des besoins Enfin, l’idée d’avoir une boîte mail ou un cahier de doléances par commune a été suggérée pour partager les besoins, les envies, les problèmes. Une question reste ouverte : comment garantir que ces doléances soient entendues et prises en compte ?

Groupe 2 : Agriculture

Où part la production locale ? Il ne semble pas y avoir de réflexion sur la gestion des approvisionnements locaux et les circuits courts à Putanges-le-Lac. Dans d’autres territoires, des maraîchers communaux alimentent les cantines scolaires. Des terrains communaux pourraient servir à cet effet.

Il est regretté que des terres partent à l’agrandissement. Y aurait-il des discussions à mener avec la SAFER ? L’idée d’étudier les opportunités de soutien à l’installation agricole des jeunes a été évoquée, en priorisant les installations individuelles. Pourquoi pas soutenir l’enseignement agricole pour susciter des vocations ?

Les anciens sièges d’exploitation sont souvent abandonnés. N’y a-t-il pas des opportunités de leur donner une seconde vie ?

Le sujet des haies et des fossés a aussi été abordé. Comment aider et soutenir la replantation de haies ?

Groupe 3 : Lien social

Un constat partagé : la perte du lien de proximité Il y a un sentiment de réticence et d’a priori entre habitants qui serait surtout lié à un manque de connaissance entre voisins. “On ne se connaît plus entre voisins !”, “On s’est perdu de vue dans les villages”.

Avant la fusion, des rendez-vous réguliers ponctuaient l’année et étaient autant de prétextes à se voir : repas des anciens, l’arbre de Noël, galette des rois. Aujourd’hui, tout se passe à Putanges-Pont-Écrepin et certaines personnes n’ont plus envie de s’y rendre car c’est trop loin de leur commune.

Un problème d’accès à l’information

Beaucoup de difficultés ont été évoquées pour savoir ce qui se passe sur le territoire. “Sans l’agenda des voisins, on n’aurait jamais su qu’il y avait la fête du terroir à la Forêt-Auvray le week-end dernier”.

Les initiatives locales ont le sentiment d’être très peu soutenues. Les panneaux d’affichage public servent davantage à diffuser des messages négatifs qu’à communiquer sur la vie de la commune. Quelles pistes ont été évoquées ?

Pour recréer du lien, l’idée d’embaucher un animateur territorial a été proposée. Son rôle pourrait être de faire le lien entre les initiatives du territoire : organiser des rencontres entre comités des fêtes pour partager les bonnes pratiques et mutualiser les forces, aider à l’émergence de repas entre voisins, accueillir humainement les nouveaux habitants en leur présentant les différentes opportunités de rencontres et d’intégration.

Des navettes communales entre les communes lors d’événements particuliers ont aussi été imaginées pour faciliter les déplacements.

Valoriser l’existant

Les initiatives locales mériteraient d’être mieux valorisées : l’agenda des voisins, les associations d’entretien des chemins, les initiatives culturelles…

Les ressources de chaque mairie pourraient aussi être mieux exploitées. La cuisine de la salle des fêtes de Chênedouit, par exemple, est très bien équipée mais très peu utilisée. On pourrait y organiser des ateliers communaux de transformation alimentaire, tout en créant du lien social.

Comment faire davantage de lien entre les communes pour partager les initiatives ? Comment améliorer les systèmes de communication locale (affichage public, support papier) ?

Comment mieux accueillir les nouveaux arrivants, qui représentent autant d’énergie nouvelle pour les initiatives locales ?

L’importance d’accepter la critique a également été soulignée.

Groupe 4 : Commerces

Un constat partagé : la fermeture progressive des commerces

Les commerces ferment un par un et ne sont pas repris. Ce phénomène de désertification commerciale touche l’ensemble du territoire et interroge sur l’avenir de nos bourgs. Au-delà de leur fonction économique, les commerces sont des lieux de rencontre et de lien social essentiels. Ils créent aussi de l’emploi local, attirant potentiellement de nouveaux habitants dans la commune.

Quelles pistes ont été évoquées ?

Favoriser l’implantation de nouveaux commerces

L’achat de locaux commerciaux par la commune a été proposé, pour ensuite les proposer à des commerçants en location à bas prix. Cette approche pourrait faciliter l’installation de nouveaux porteurs de projets en réduisant la barrière financière de l’investissement immobilier.

Valoriser la production locale

La commune devrait mieux communiquer sur les producteurs existants locaux. L’organisation de marchés dans chaque commune déléguée a été imaginée, en lien avec les producteurs locaux intéressés. Pour dynamiser ces rendez-vous, l’idée d’un bar itinérant pendant les marchés a été évoquée.

Encourager les initiatives collectives

Le soutien à la création d’un bar associatif et, pourquoi pas, d’un commerce associatif a été mentionné. La remise en place de commerces ambulants pourrait également répondre aux besoins des habitants des communes les plus isolées.

Améliorer la visibilité et le dialogue

Les commerces existants mériteraient d’être mieux signalés par des panneaux de signalisation. Des réunions de coordination régulières avec les commerçants permettraient de connaître leurs difficultés et de trouver des solutions ensemble.

Groupe 5 : Prospectives

Un contexte incertain qui interroge

Système de santé menacé, période d’instabilité politique, évolutions technologiques rapides, stress sur les approvisionnements énergétiques et pétroliers, dérèglements climatiques et patrimoine naturel vulnérable… Le contexte global soulève beaucoup d’inquiétudes.

Des freins à l’action collective

La sensibilisation locale à ces enjeux est inégale. Il existe une diversité de points de vue, des clivages nationaux qui empoisonnent les échanges locaux. Ce qui est particulièrement difficile et inquiétant, c’est un manque de confiance entre les habitants.

Les pistes ont été évoquées

Privilégier une approche progressive Seule une approche progressive permettra de construire des solutions capables d’embarquer largement la population. Les solutions radicales pourraient faire plus de mal que de bien au niveau du débat public.

Il paraît aussi essentiel de garder à l’esprit une idée simple : on ne sera jamais d’accord sur tout, mais on peut au moins s’accorder sur les valeurs et objectifs partagés comme rester en bonne santé.

Créer des espaces de dialogue Il faudrait avoir des instances de dialogue pour explorer les enjeux particulièrement complexes. Former ou trouver des facilitateurs et facilitatrices, et pourquoi pas mobiliser parfois des experts pour éclairer et objectiver certains sujets.

Repenser l’alimentation Du point de vue de l’alimentation, il faudrait travailler aux circuits courts et développer des stratégies d’approvisionnement alimentaire basées sur la sobriété. Des exemples d’initiatives existent, comme la sécurité sociale de l’alimentation expérimentée à Flers, qui cherche à rendre accessible de la nourriture locale et de qualité à des prix abordables.

Recréer de la confiance par la rencontre Face au manque de confiance entre les habitants, il faudrait trouver plus d’opportunités de créer des espaces de rencontres. L’exemple des chantiers participatifs communaux a été donné pour créer du lien : plantation de vergers communaux, ramassage de pommes…

En synthèse Organiser plus de lieux et de moments pour que les gens se rencontrent autour de communs. Organiser du partage de savoirs et de connaissances sur le territoire pour plus d’ancrage, afin de développer un sentiment d’appartenance, de sécurité et de solidarité.


Au fil des réunions publiques, plusieurs constats semblent partagés : le sentiment d’abandon des bourgs historiques, le manque de lien entre les habitants, le besoin de justice et d’équité entre les communes.

Mais ce qui frappe aussi, c’est la nature des pistes évoquées. Pas de grands projets nécessitant des investissements massifs. Plutôt des solutions simples, concrètes, qui partent de ce qui existe déjà : mieux utiliser les cuisines des salles des fêtes, valoriser les chemins et le patrimoine local, créer des moments de rencontre, faciliter la circulation de l’information, associer les habitants aux décisions qui concernent leur commune.

Merci à tous les participants pour leurs précieuses contributions !

Rdv à Saint-Aubert le 25 Octobre pour prolonger ces échanges.

Source : http://mccputanges.fr/blog/retour-de-la-runion-publique-de-chnedouit-du-11-octobre/

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